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Vous doutez souvent de vos compétences en photo ? Vous avez l’impression de ne pas être légitime et qu’un jour quelqu’un finira bien par vous démasquer ?

Pourtant vos photos font mouche et vous recevez souvent plus de compliments que de critiques. Et si vous êtes déjà passé du côté professionnel, vos clients sont ravis de vos prestations et vous recommandent à leurs connaissances.

Mais tout cela ne suffit pas à balayer vos doutes. Cette petite question lancinante est toujours là « mais qui suis-je pour me prétendre photographe ? »

Si c’est le cas vous êtes assurément atteint d’un mal très répandu : le syndrome de l’imposteur photographe.

Cette sensation désagréable vient saper votre confiance et vous bride dans votre progression.

On va donc voir ensemble d’où cela peut bien venir et comment passer outre. Parce que non, vous n’êtes pas un imposteur 😉

L’état d’esprit lié au syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l'imposteur vous tétanise de manière irrationelle
Le syndrome de l’imposteur vous tétanise de manière irrationelle

Vous êtes en route vers la professionnalisation pour vivre de la photo ou pour en faire une activité complémentaire.

Mais voilà, il y a cette petite voix qui vous dit que vous n’êtes pas assez bon pour cela, que vous n’avez pas le niveau et que vous allez être la risée de la profession.

C’est votre syndrome de l’imposteur qui avance masqué et qui vous joue des tours.

Il est important de pouvoir déceler et comprendre les petites alarmes déclenchées par ce syndrome. Pour mieux le surmonter.

Symptômes sur l’estime de soi

Vous reconnaissez-vous avec plus ou moins d’intensité dans un ou plusieurs des signes ci-dessous ?

  • Dénigrement personnel : vous vous comparez aux autres photographes et ça vous mine, vous êtes convaincu que vous ne leur arrivez pas à la cheville.
  • Des doutes en boucle : vous pensez que votre style n’est pas au point, que techniquement vous n’avez pas le niveau, que vous devez vous former encore et encore avant de pouvoir prétendre vendre vos prestations.
  • Difficulté à valoriser vos réussites : vous avez tendance à estimer que vos succès sont un coup de chance, même lorsque vos photos plaisent.
  • Perfectionnisme : vous en faites toujours plus, vous pensez qu’il faut passer des heures sur une image pour qu’elle soit parfaite, sinon elle doit rester sur votre disque dur.
  • Peur de l’échec : une photo loupée ou une séance que vous croyez moyenne et ressurgit cette crainte qu’on découvre le pot aux roses de votre prétendue incompétence.

Si c’est le cas, alors vous souffrez d’un petit, d’un moyen ou d’un gros syndrome de l’imposteur.

On va voir un peu plus loin ce qui le différencie du simple doute et de l’envie de progresser qui sont normales et bénéfiques.

Le cercle vicieux du syndrome de l’imposteur

Le syndrome de l'imposteur agit comme un effet domino qui peut faire tout s'effondrer à partir de rien ou presque
Le syndrome de l’imposteur agit comme un effet domino qui peut faire tout s’effondrer à partir de rien ou presque

Le syndrome de l’imposteur est vicieux. Il vous pousse mine de rien à adopter des comportements « auto-renforçants » qui ne font que le rendre plus présent encore.

Ou au minimum qui l’ancrent durablement en vous.

Le premier d’entre eux est de loin la comparaison avec les autres photographes.

Vous avez un Instagram quasi dédié au scroll des clichés des autres photographes ? Si vous avez confiance en vous et en votre légitimité ce sera une source d’inspiration et d’idées nouvelles. Parfait.

Si vous êtes sensible au syndrome de l’imposteur, cela vous fait tout sauf du bien.

Ensuite, si vous avez tendance à minimiser les compliments et à relativiser vos propres réussites, vous allez lasser votre entourage et celles et ceux qui vous soutiennent.

Et qui dit pas de célébration de vos succès dit sentiment d’imposture renforcé.

Et davantage de questions ou de doutes de la part de vos proches sur vos capacités. Parfait pour vous couper les jambes.

Votre syndrome de l’imposteur peut aussi vous pousser à refuser des opportunités par peur de ne pas être à la hauteur.

Vous auto-entretenez ce sentiment que vous ne valez pas un kopec et vous loupez des occasions de vous prouver le contraire. Bien joué le syndrome…

Le point de vue de la science sur le syndrome de l’imposteur

C’est en 1978 que la psychologue Pauline Clance a été la première à décrire ce phénomène. Voilà comment elle le définit :

Le syndrome de l’imposteur est un complexe d’infériorité qui touche de nombreuses personnes qui, malgré leurs compétences et leurs réussites, ont constamment l’impression de ne pas être à la hauteur et d’être découvertes comme tel.

Selon elle, le syndrome de l’imposteur est particulièrement répandu parmi les personnes qui commencent une nouvelle entreprise ou une nouvelle carrière.

D’où son explosion ces dernières années, alors que les reconversions professionnelles sont nombreuses. Il est loin le temps où occuper une même fonction et gravir les échelons dans un même domaine était la norme.

Ce syndrome est encore plus aigu dans les professions créatives comme la photographie où la subjectivité et la difficulté à savoir clairement si c’est « bon » ou « mauvais » nourrit l’incertitude.

Pour vous photographe professionnel le syndrome de l’imposteur va donc faire surface lorsque vous lancez une offre à vendre pour la première fois, quand vous communiquez sur les réseaux sociaux, sur votre chaîne YouTube, au moment où vous découvrez vos concurrents photo ou même dans des situations simples de la vie courante.

Quand il faut par exemple répondre à cette fameuse question :  » et toi, tu fais quoi dans la vie ? « .

Et pour mesurer tout cela il existe une échelle, l’échelle de Clance, qui permet d’évaluer le syndrome de l’imposteur. Créée par Pauline Clance et Suzanne Imes en 1978 elle quantifie le sentiment d’imposture chez une personne grâce à une note de 0 à 100.

Les causes du syndrome de l’imposteur chez les photographes

J’ai répertorié 4 origines, ou disons 4 causes principales. Elles ne sont pas toutes communes à tous les photographes, aussi, vous devriez vous reconnaître au moins dans l’une d’elles.

Le syndrome de l’autodidacte

Le syndrome de l'autodidacte, ultra-répandu chez les photographes.
Le syndrome de l’autodidacte est ultra-répandu chez les photographes.

La grande majorité des photographes, y compris moi-même, n’a pas suivi de formation initiale en photographie.

Nous avons acquis nos compétences en autodidacte, ce qui fait que nous n’avons pas, pour la grande majorité, de diplôme spécifique à la photo pour légitimer notre niveau.

Alors même que vous avez développé des connaissances et des compétences solides, vous ressentez une espèce d’inconfort à affirmer que vous êtes photographe pro.

Vous ressentez un manque de validation sociale et institutionnelle qui produit une faible estime de vos compétences.

Un lien trop étroit entre photo et passion amateure

C’est évidemment la passion qui vous pousse à photographier, et ça, dans tous les univers photo.

Cette fameuse passion, qui est notre véritable moteur, peut devenir en même temps un gros frein lors du passage au monde pro.

Eh oui ! Nous nous demandons si nous sommes réellement autorisés à passer du côté professionnel alors même que c’est à la base une simple passion.

Ce côté amateur désintéressé des questions financières colle à la peau.

Et puis il y a toujours cette idée reçue qui traine : le « pro » fait de bonnes photos, l’amateur est forcément en retrait.

Alors que non. Le pro tire un revenu de ses images et répond à des commandes, l’amateur est dans une démarche personnelle. Rien à voir avec la qualité des photos.

La comparaison avec les autres

Je ne vous apprends rien ici, on l’a déjà évoqué. La comparaison avec les autres joue un rôle important dans le syndrome de l’imposteur.

Dans une société fortement compétitive, on n’a pas tellement le choix et on finit immanquablement par se comparer aux autres photographes, en particulier sur les réseaux sociaux.

Et ce qui doit arriver … arrive ! Il y a de grandes chances pour que vous vous sentiez inférieur en observant les belles réalisations des autres et que vous remettiez en question vos propres compétences.

Les techniques photographiques

Photographe victime du syndrome de l'imposteur à cause de la technique
Ne vous laissez pas submerger par les questions techniques en photographie. Ce n’est pas le plus important pour réussir.

Même si au fond de vous vous êtes conscient de votre talent et de votre potentiel, vous doutez de votre légitimité à cause d’une pratique relativement récente de la photographie.

Sauter le pas de la première étape, du premier shooting est souvent compliqué par cette seule raison.

Il n’est pas rare que des photographes (vous peut-être) se demandent même s’ils ont bien le droit d’exercer et de proposer leurs services avant de maîtriser la technique photographique de A à Z.

Avant de connaître chaque fonction de leur appareil photo pourtant pourvu d’autant de boutons et fonctions qu’un avion de ligne.

Alors quelques questions pour vous :

Pensez-vous vraiment qu’un photographe pro passe son temps à écumer les menus et changer les réglages de son appareil toutes les 3 photos ?

De combien de temps pensez-vous vraiment avoir besoin pour trouver les quelques réglages qui marchent pour vous (et finalement ne plus utiliser que ceux là) ?

Et surtout, ces fameuses compétences dont vous pensez manquer, croyez-vous que ce soit en écumant les formations techniques que vous allez les acquérir ou en vous mettant une première fois en conditions réelles de shooting devant des clients ?

Le syndrome de l’imposteur a de nombreux impacts négatifs chez les photographes

Victime du syndrome de l'imposteur gêné par le regard des autres
Le syndrome de l’imposteur vous empêche de vous exprimer pleinement.

Il ne faut pas les minimiser. Le syndrome de l’imposteur peut avoir de forts impacts négatifs sur un photographe qui lance son business photo. Il est paralysant et peut vous épuiser mentalement.

Ses conséquences sont très concrètes. Voici les principales :

Des difficultés à établir un tarif juste

Un photographe qui ressent ce syndrome peut avoir du mal à évaluer correctement la valeur de son travail.

C’est classique et je pense que vous voyez de quoi je parle. C’est un point qui revient très souvent parmi les photographes que j’accompagne.

Cela conduit systématiquement et surtout durablement à sous-estimer ses tarifs, ce qui à long terme affecte la rentabilité de l’activité pro et donc la motivation du photographe.

Ce phénomène de l’imposteur a un impact direct et négatif sur votre chiffre d’affaires.

Des réticences à vous promouvoir

Tant qu’un photographe se sent comme un imposteur, il aura toujours du mal à aller à fond dans la promotion de son travail.

Par peur du regard des autres, par peur d’un jugement qu’il redoute.

Que ce soit en ligne ou sur des événements, des salons ou des expositions.

Il craint d’être découvert comme un « faux », qu’on lui dise qu’il n’a pas le niveau, il se dit qu’il n’aura que des critiques négatives. Ce qui compromet sa visibilité et donc sa capacité à attirer de nouveaux clients.

Un perfectionnisme contre-productif

Si vous avez du mal à vous sentir légitime en tant que photographe il y a de fortes chances pour que vous cherchiez à produire des images irréprochables à vos yeux, pour éviter toute critique.

Ce besoin d’atteindre un niveau irréaliste (la perfection n’existe pas, surtout concernant une activité artistique) peut vite devenir un obstacle rédhibitoire. Vos dates de livraison et les temps de réponse aux demandes s’allongent.

Ou c’est votre temps de sommeil qui en prend un coup pour tenir les délais.

Ce perfectionnisme peut même vous empêcher de finaliser certains projets.

Et même sans aller jusqu’à cette extrémité, le perfectionnisme lié à votre syndrome de l’imposteur s’exprime forcément au détriment de votre efficacité et de votre productivité.

Voire au détriment de la santé mentale. N’être jamais satisfait de rien, c’est lourd.

Une perte du sens des priorités

Pour éviter tout risque d’échec, vous allez peut-être aussi passer énormément de temps en préparation. Parfois de manière obsessionnelle.

Vous consacrez des heures à organiser, planifier, et réviser chaque détail, plutôt que d’aller directement au cœur du projet et passer du temps sur ce qui compte vraiment.

Ce besoin de la maîtrise du moindre détail (dont vos clients se moquent) est une stratégie inconsciente pour vous rassurer. Vous vous concentrez sur de petites tâches que vous maîtrisez à coup sûr.

Résultats : une perte de temps précieuse et un investissement mental intense qui vous épuise. Sur le long terme ce n’est pas tenable.

Une procrastination par peur de l’échec

La procrastination est une autre conséquence du syndrome de l’imposteur. Elle est d’ailleurs liée au perfectionnisme.

En reportant certaines tâches, et en particulier les plus importantes, vous évitez par manque de confiance de vous confronter aux points les plus ardus de votre business, ceux avec lesquels vous êtes le moins confortable.

Il s’agit d’un mécanisme de défense classique, une manière de retarder le moment où vous vous sentiriez jugé.

Ce comportement est bien sûr néfaste pour la gestion de votre entreprise. Il peut vous faire négliger certaines tâches centrales, ou manquer des opportunités. Et dans tous les cas il entraine une baisse de productivité.

Sans compter la culpabilité d’avoir laissé le temps filer pour pas grand-chose et le stress qui va avec.

Surmontez le syndrome de l’imposteur

Maintenant que nous avons fait le tour des symptômes et des conséquences négatives du syndrome de l’imposteur, je vous propose quelques stratégies pour le laisser derrière vous.

Car oui, avec de l’entraînement, de la persévérance et un peu de patience, le syndrome de l’imposteur se surmonte.

Affrontez vos doutes de manière constructive

Vous savez d’où vient ce sentiment d’illégitimité et comment il se manifeste, il est donc temps de les regarder bien en face.

Avant toute chose, ne cherchez pas à nier ou à glisser vos peurs sous le tapis, mais plutôt à les examiner.

Notez sur papier les préoccupations et les incertitudes qui vous gênent et qui sont le carburant de votre syndrome de l’imposteur.

En exprimant ces pensées négatives, elles perdent de leur force.

Clairement identifiées, elles deviennent aussi des éléments concrets que vous allez pouvoir gérer.

C’est comme vider un peu de ce poids mental sur le papier pour laisser de la place à la confiance.

En les reconnaissant, vous pourrez les affronter de manière plus constructive.

Voici par exemple la liste dressée avec Émilie*, une des photographes que j’ai accompagnée récemment. On a classé tout ce qui compose son syndrome de l’imposteur en 3 catégories avant d’examiner objectivement chaque peur et de voir comment la résoudre :

Doutes techniques et artistiques

  • Mon niveau technique n’est pas assez bon pour me lancer en tant que professionnelle.
  • Mes photos manquent de créativité pour réellement attirer l’attention des clients.
  • Je ne maîtrise pas bien la lumière, et cela risque de trahir mon manque de compétence.
  • Les autres photographes vont sûrement me voir comme une amateur sans légitimité.

Inquiétudes sur la relation client et la gestion d’entreprise

  • Je ne saurai pas répondre correctement aux attentes de mes clients, je vais les décevoir.
  • Mes tarifs sont trop élevés pour mon niveau, et les clients penseront que je ne les mérite pas.
  • Je ne saurai pas gérer les imprévus ni faire face aux retours négatifs.
  • Mon manque d’expérience en entrepreneuriat va clairement jouer contre moi et m’empêcher de réussir.

Craintes à cause de la visibilité et de la comparaison

  • Les autres photographes sont bien plus expérimentés, et mon travail ne pourra jamais se démarquer.
  • Je ne peux pas me promouvoir, je vais paraître prétentieuse et illégitime.
  • Publier mon travail en ligne m’expose à des critiques négatives que je ne saurai pas gérer.
  • Mes photos ne sont tout simplement pas aussi bonnes que celles que je vois sur les réseaux sociaux, et cela va se voir.

Voilà, dresser cette liste c’est déjà faire sortir un peu le syndrome de votre tête.

Et je peux vous assurer qu’aucune de ces craintes qu’Émilie avait listé n’était rationnelle ni ne valait le coup qu’elle se ronge autant les ongles.

Valorisez vos compétences uniques

Valorisez-vous pour vaincre le syndrome de l'imposteur
Valorisez-vous pour vaincre le syndrome de l’imposteur : listez ce qui vous rend unique

C’est le second exercice anti-syndrome de l’imposteur que vous pouvez réaliser.

Ne basez pas votre légitimité sur vos seules compétences en photographie.

Cherchez en vous-même d’autres compétences et aptitudes qui enrichissent votre expertise d’une manière plus large. Des qualités tout aussi importantes que celles que vous avez en prise de vue et qui comptent pour vos clients.

N’oubliez pas : le métier de photographe ne consiste pas seulement à prendre des photos. C’est répondre à un besoin, résoudre des problèmes, faire vivre une expérience unique… Tout cela grâce l’image, pas uniquement avec des images.

Et être photographe c’est aussi être le pilote de son entreprise.

Alors pensez à ce que votre parcours précédent ou vos hobbies apportent à votre activité photo.

Si par exemple, si vous avez une expérience en marketing, vous allez exceller dans la compréhension des besoins clients.

Des compétences en gestion du stress ? Super pour la conduite de modèles et idéal pour les shooting de groupe ou les événements.

Vous avez une expérience en gestion de projets ? Parfait pour respecter les délais et offrir une expérience originale et fluide à vos clients.

Vous venez de la tech et êtes à l’aise avec l’informatique ? Peut-être que vous allez tirer parti de toutes nouvelles techniques pour enrichir vos prestations avec un style unique ou des résultats immersifs qui se démarquent vraiment.

On pourrait dresser une liste infinie.

Alors dresser la vôtre (de liste) pour bien prendre conscience de toutes les qualités personnelles qui peuvent enrichir votre pratique et vous rendre unique.

Et gagner en valeur à vos propres yeux autant qu’à ceux de vos clients.

Faites une liste des quarante raisons

Voici un troisième exercice que vous pouvez réaliser. Je l’apprécie particulièrement.

Il s’agit d’écrire les 40 raisons pour lesquelles vos clients (ou futurs clients) ont de la chance de travailler avec vous.

C’est vraiment tout bête, mais qu’est-ce que c’est efficace !

Vous verrez, les 5 premières raisons seront faciles à trouver. Ensuite ça se corse. Pourtant c’est à ce moment que l’exercice prend tout son sens.

Pour vous prouver que ça marche et que je ne suis pas du genre à dire  « faites ce que je dis et pas ce que je fais », téléchargez ci-dessous mon propre exercice des 40 😊

40-Raisons-regis-moscardiniTélécharger

Alors courage, et faites-le.

Tenez un journal de vos réussites

Contre le syndrome de l'imposteur tenir une journal de la réussite
Contre le syndrome de l’imposteur, tenez une journal de la réussite pour booster votre confiance

Pour surmonter votre syndrome de l’imposteur, une autre méthode est de vous plonger régulièrement dans vos progrès et de constater, preuve à l’appui, combien vous engrangez de succès dans votre projet.

Pour cela, tenir un journal de vos réussites est un excellent moyen de prendre conscience de vos avancées.

Notez-y vos projets aboutis, les prestations décrochées, les compliments reçus de vos clients, les nouvelles compétences que vous avez acquises à chaque fois que vous réalisez une nouvelle tâche…

Par exemple, après une séance de portrait vous recevez des commentaires constructifs et positifs qui font chaud au coeur ? Notez ces retours client et décrivez la technique que vous avez utilisée lors du shooting.

Vous avez enfin trouvé la méthode qui vous convient parfaitement pour trier vos photos sous lightroom ? Une réussite de plus dans le journal.

Vous avez acheté un NAS, souscrit à un abonnement cloud et configuré votre système de sauvegarde de vos précieuses images ? Une étape de franchie et une réussite de plus à consigner.

Etc.

Votre journal devient un témoin objectif de vos capacités. À chaque fois que vous l’ouvrez il vous renvoie une vision claire et positive de votre parcours.

Mise en pratique d’un journal des réussites illustrées

  1. Choisissez un joli carnet papier. Appelez-le « journal des réussites », « témoin des progrès », « recueil de succès » ou tout autre petit nom positif qui vous inspire.
  2. Après chaque tâche réussie, écrivez-y un bref résumé : un résultat obtenu, les défis surmontés, un retour client, les nouvelles compétences acquises…
  3. Ajoutez un petit visuel représentatif de chaque projet. Cela rendra votre journal encore plus agréable et vous rappellera vos progrès. Une photo particulièrement réussie pour un shooting, un petit dessin, un logo de marque…

En remplissant régulièrement votre journal, vous construirez la preuve concrète de vos compétences et de votre progression.

Ce sera une vraie source de motivation et de réassurance quand votre syndrome de l’imposteur viendra vous chatouiller les neurones.

Célébrez même vos petites victoires

Célébrer ses victoires pour se sentir légitime
Célébrez vos victoires va vous aider à vous sentir légitime.

En parallèle de votre journal des réussites, fixez-vous des objectifs réalisables, que vous pouvez atteindre dans un laps de temps court.

Ces objectifs doivent être mesurables et suffisamment spécifiques pour vous permettre de les considérer comme des victoires quand vous les atteignez.

Si vous êtes photographe social un exemple d’objectif pourrait être de réaliser trois portraits en extérieur dans le mois qui vient pour enrichir votre portfolio.

Ou de faire passer la barre symbolique des 1000 followers à votre compte insta en moins de 6 semaines.

Ou de décrocher deux commandes grossesse avant les prochaines petites vacances.

Ou de mettre enfin en ligne votre site internet dans moins de 15 jours.

Etc.

À chaque objectif atteint, même modeste, célébrer cette réussite est une forme de reconnaissance de vos progrès qui va booster votre confiance en vous.

Marquez l’occasion comme vous préférez, mais faites-le. Et pas besoin de vous ruiner en Champagne millésimé. Un moment ciné, un petit cadeau gadget ou un dîner amélioré feront parfaitement le job.

Et au passage une petite publication sur les réseaux sociaux c’est toujours bon aussi pour l’ego 😉

Les clients ne se soucient pas des diplômes

Là, pas d’exercice pour vous convaincre, juste une constatation.

Vos clients ne se soucient absolument pas de vos diplômes.

Non seulement ils s’en moquent, mais en plus vous n’aurez jamais à vous justifier auprès d’eux d’un quelconque cursus photo académique.

Vous n’êtes pas complètement convaincu ?

OK. Alors dites-moi qui demande un CV à son photographe avant de passer commande ? Personne…

Des références et un portfolio vont vous aider à convaincre des clients, ça oui. Mais le diplôme non.

Ce que veulent vos clients photo, comme tous les clients, c’est que vous compreniez leurs problèmes et que vous leur proposiez une solution adaptée. C’est tout.

Même en France, pays pourtant très attaché aux diplômes.

Conclusion

À la fin de cette lecture (bravo d’en être ici !) je pense que vous avez compris que le syndrome de l’imposteur est un phénomène psychologique qui ne reflète pas la réalité.

Les photographes qui en souffrent sont tout aussi compétents et talentueux que les autres, sinon plus.

Alors je termine simplement avec cette phrase : acceptez ces sentiments d’imposture pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire une distorsion de la réalité, et non une vérité objective de vos compétences.

Combattez-les sans relâche à grands coups d’objectivité avec les techniques que vous avez découvertes dans cet article.