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L’interview : comment vendre ses photos dans sa propre galerie ?

Cliquez sur le bouton lecture pour écouter l’interview que j’ai faite avec le photographe Jeff Graphy

Interview de Jeff Graphy : comment vendre ses photos en galerie ?

Vendre ses photos : oubliez ce que vous savez

Dans la photographie d’art, transformer une passion en une entreprise qui génère un vrai chiffre d’affaires est probablement le plus gros challenge que peut rencontrer un photographe.

La raison ? Vendre ses tirages photo fait appel à des leviers qui ne sont pas uniquement marketing. Je veux dire par là que pour vendre des shootings par exemple, la plupart des leviers psychologiques de la vente fonctionnent très bien.

Par contre, pour vendre ses tirages en quantité suffisante pour en vivre, les ressorts habituels du marketing sont souvent inefficaces. Surtout quand il s’agit de vendre ses photos en ligne.

Car là où un argument de vente classique du type  » mon service de shooting photo va permettre à mon client idéal de résoudre un vrai problème » marche très bien, dans le cas des tirages d’art, l’achat est bien plus impulsif et émotionnel (même si l’émotionnel joue aussi un rôle important sur des offres commerciales).

C’est simple : dans la grande majorité des cas, le client réagit au coup de coeur, et rien qu’au coup de coeur.

L’argument qui est de dire : je vais vendre des tirages photos parce que les gens ont besoin de décorer leur maison ne marche pas. Désolé.

La preuve, vous qui lisez ces lignes n’avez probablement jamais acheté sur une plateforme de tirage photo pour remplir vos murs vides.

Cet argument n’est en tout cas pas assez fort pour qu’il se transforme en problème impératif et urgent à résoudre du coté des clients.

Alors comment faire si les techniques marketing habituellement efficaces sont inopérantes dans la vente de tirages d’art ? Comment réussir à vivre de la vente de vos photos ? Faut-il être uniquement sur le internet ? Faut-il intégrer un réseau de galeries ? Faut-il s’inscrire sur une plateforme de marché de l’art ou des sites de stock ? Faut-il multiplier les expositions, les salons et autres festivals photos ?

En vrai, rien de tout ça.

Oubliez ces techniques pour réussir à vendre vos tirages d’art.

Vendre des tirages d'art fonctionne bien mieux en physique que sur internet

Car il en existe une parfaitement méconnu et pourtant ultra-efficace. Et même selon moi, la seule et unique méthode qui permet d’avoir des résultats de vente suffisamment important pour en faire un véritable business fiable et durable.

Cette méthode ? Vendre ses photos dans sa propre galerie.

C’est tellement évident et simple comme concept que la plupart des photographes n’y pensent pas.

Alors rendons à César ce qui est à César, cette méthode n’est pas de moi. Elle n’appartient d’ailleurs à personne. Mais il y a un photographe qui a testé et poussé le concept suffisamment pour un faire un business efficace avec ses images.

Il s’agit de Jeff Graphy. J’ai eu l’opportunité de l’interviewer pendant plus d’une heure. Cet article et tous les conseils pour vendre vos tirages photo que vous lirez viennent de cette interview.

Qui est Jeff Graphy ? Eh bien c’est un photographe reconnu pour ses images de paysages nocturnes des Alpes du Sud.

Grâce à lui vous apprendrez comment vendre des impressions photos efficacement dans sa propre galerie. Son parcours offre des astuces précieuses pour répondre à des questions cruciales telles que « Comment vendre ses photos rapidement ? » ou « Comment vendre des tirages dans une niche particulière ? ».

Grâce à l’expertise et l’expérience de Jeff, cet article va vous guider pour réussir à atteindre votre objectif ultime : vendre vos photos en galerie.

Une activité complémentaire à la vente des photos en galerie : les workshops.

Capitaliser sur la reconnaissance

Tous les photographes le disent, la photo est d’abord une activité solitaire. Se retrouver l’oeil derrière le viseur nous plonge dans un état de concentration intense.

Quand je demande à mes élèves en coaching qu’est ce qui fait qu’ils aiment photographier, la réponse est toujours la même : « parce que j’aime le sentiment de me plonger dans ce que j’ai devant moi »

Pour autant, partager ce qu’on obtient comme images est tout aussi important que l’aspect égoïste de la photo.

Les prix et distinctions peuvent grandement renforcer votre crédibilité en tant qu’artiste. Utilisez-les à votre avantage dans votre communication et sur votre site web pour attirer l’attention sur votre travail.

C’est exactement ce qu’explique Jeff Graphy dans l’interview : son envie de faire plaisir aux gens qui voient ses photos l’anime depuis ses débuts.

Et dans les commentaires qu’il peut recevoir en ligne, sur son compte Instagram ou de vive voix nombreux sont ceux qui lui expriment leur gratitude pour les émotions uniques qu’il partage à travers ses clichés.

Concrètement, vous avez des personnes qui lui disent combien ses photos leur permettent de redécouvrir les merveilles de notre pays … ou à quelques pas de chez eux ! On n’a pas assez conscience du nombre de personnes qui en raison de leur âge, de limitations physiques ou financières ne peuvent plus se déplacer.

Le rapport avec la vente de tirages photo ? Quand vous savez que vos photos créent de tels sentiments chez les autres, alors vous ne voulez plus seulement vous contenter de publier sur les réseaux.

Vous comprenez vite qu’il y a là une vraie responsabilité à proposer vos photos à la vente. Ça en devient presque d’utilité publique !

Aller chercher les récompenses

Pour booster les ventes de tirages en galerie, participer à des concours est un gros plus.
Cette photo de Jeff Graphy est 2ème prix du festival Picture For Nature

On peut très bien être un photographe pro sérieux, talentueux et qui fait un boulot de qualité sans jamais avoir participé à un concours photo, un festival ou une expo.

Cette case n’est vraiment pas obligatoire. À condition d’être dans un business modèle qui le permet. Je connais pas mal de photographes de mariage, grossesse, reportages d’entreprises par exemple qui n’en font pas. Et tout va bien pour eux.

Par contre, dès que votre objectif entrepreneurial est de vendre vos photos, c’est une autre histoire.

C’est un passage obligé. Un peu comme … un boulanger qui participe à des concours de la meilleure baguette de France. Ou comme un pizaiolo qui termine champion du monde de pizza. Ces événements souvent médiatisés sont des occasions précieuses de vous démarquer, et surtout d’attirer l’attention.

Pour le photographe qui cherche à vendre ses tirages, les concours photos, les festivals et les expositions deviennent un levier stratégique puissant.

Cette démarche, certes couteuse en temps et parfois en argent, permet non seulement de se distinguer dans un marché saturé (le nombre de belles photos est vertigineux) mais aussi d’attirer l’attention des collectionneurs, des galeries réputées et des amateurs d’art susceptibles d’être intéressés par vos œuvres.

Autre effet bénéfique, c’est la reconnaissance par les pairs. Qui peuvent en retour être apporteurs d’affaires.

Bref, même si un photographe peut exceller sans jamais franchir le seuil d’un concours ou d’une exposition, ceux qui souhaitent vendre leurs tirages d’art trouveront dans ces événements une opportunité inestimable de promouvoir leur travail.

Mais, comme je l’ai écrit, cette stratégie demande, comme toute stratégie d’entreprise, de la constance, des investissements, et du temps.

Créer votre propre galerie

Le voilà le secret pour vendre des tirages photos plus que vous n’importe quelle autre méthode ! Je vous le dis tout de suite, si votre objectif business est de gagner assez d’argent pour vivre de la vente de vos photos, c’est LA méthode à privilégier.

La boutique en ligne ? Le compte Instagram ? Les plateformes tout en un ? Ce sont des aides à la vente qui ne devront jamais être votre outil principal.

Celui qui doit concentrer toute votre attention, c’est créer votre propre galerie en vrai, en dur, en physique.

La galerie photo où Jeff vend ses tirages
La superbe galerie photo de Jeff Graphy au 111 route de Saint-Véran – 05350 Château Ville-Vieille

Voici 5 raisons de d’adopter cette méthode pour vendre ses photos.

Connexion émotionnelle forte

Quelques phrases au-dessus j’écrivais qu’il fallait arrêter de s’imaginer vendre des dizaines de tirages photos uniquement en ligne via la boutique de son site web.

La raison est simple, comme Jeff Graphy l’a souligné, rien ne remplace l’impact émotionnel d’une œuvre vue en vrai.

Une galerie physique (et à la limite, que ce soit la vôtre ou celle d’un galeriste) permet aux visiteurs de vivre une expérience immersive, où la texture, la couleur, et la lumière de chaque tirage peuvent être pleinement appréciées.

Tout ce qui est impossible sur un écran. Je pondère un peu. ici, je parle uniquement de vendre des impressions photos sur cadre, destinées à être accrochées en plein coeur d’un salon. Car pour tout ce qui est calendriers, cartes postales notamment, la vente via le web reste possible.

Pour tout tirage photo sérieux, d’envergure, sous cadre et surtout … à des tarifs qui dépassent souvent largement la centaine d’euros, vendre en galerie est le seul moyen.

Les seuls cas où vous pourrez vendre vos tirages avec votre boutique sont, comme l’expérimente Jeff, quand des visiteurs de la galerie voudront prendre le temps d’acheter un tirage et le feront plus tard, avec votre site.

Retenez ça : cette connexion intime entre l’œuvre, l’auteur et le spectateur augmente considérablement les chances de vente, car l’émotion joue un rôle clé dans la décision d’achat.

Narration et contextualisation

On l’a tout dit au moins une fois dans notre vie de photographe :  » le but de mes photos, c’est de raconter des histoires. « 

Ce qui est vrai pour une photo, l’est encore plus pour une série de photos. En plus, c’est une vraie tendance aujourd’hui où le concept des séries photos est de plus en plus utilisé.

Mais aussi bien faite soit-elle, la narration des photos peut parfois demander de l’éducation. J’entends par là comme des explications de texte.

Remarquez comme on apprécie toujours plus ce qu’on connaît mieux. C’est la simple vérité. Là où une photo vue au détour d’un scroll sur un smartphone pourra tout au plus faire naitre un début d’émotion, la même photo, expliquée avec passion, de vive voix par son auteur délivre un message mille fois plus puissant !

C’est aussi ce que Jeff Graphy dit.

Il prend toujours un grand plaisir à raconter l’histoire derrière ses photos, d’expliquer son processus créatif et de partager des anecdotes personnelles.

Il s’est rendu compte que cette narration enrichit fortement la valeur perçue des photos et peut transformer un intérêt passager en une envie d’achat.

Impossible de faire passer cela en ligne sur votre site web ou sur un site de stock.

Pour vendre des photos la connexion avec le spectateur est une clé importante.

Exclusivité et prestige

Imaginez-vous écrire cette phrase sur votre profil Instagram, comme l’a fait Jeff : « rendez-vous dans ma galerie photo pour découvrir mon nouveau tirage photo ! »

Ça en jette non ?

Au delà du petit kiff personnel, c’est surtout le prestige et la notoriété qu’on va alimenter. Les gens, vous, moi, tout le monde, avons des réflexes assez archaïques et parmi eux celui de l’effet TV.

Dire qu’on expose ses tirages photos dans sa propre galerie et communiquer régulièrement dessus a le même pouvoir que le « vu à la TV » qu’on voit parfois.

Inconsciemment, les gens se disent que si on possède sa galerie photo, c’est qu’on est un bon !! Je vous assure que recevoir des visiteurs dans son propre espace est très puissant pour marquer l’esprit des gens.

Vous passez dans la dimension des photographes pros qui exposent leurs images, en vrai et sur la durée.

C’est aussi l’occasion pour vous de capitaliser sur ça en utilisant votre adresse de galerie sur vos cartes de visite, votre site web évidemment et surtout, sur les flyers à diffuser dans les commerces locaux.

Contrôle total sur la présentation

Quand c’est votre espace propre, vous faites ce que vous voulez. C’est une lapalissade, ok, mais ça va mieux en le disant.

Pour Jeff (et aussi pour moi !) un gros avantage avec son local d’exposition c’est de ne pas prendre le risque d’avoir exposé avec ses photos celles d’autres artistes qui peuvent rentrer en contradiction avec les siennes.

Dans une galerie traditionnelle, il est rare d’être le seul à exposer. D’autres oeuvres sont aussi accrochées et ça peut arriver qu’on ne soit pas ravi d’être comparé avec.

Et surtout, surtout, comprenez que vous pourrez prendre un plaisir infini à aménager votre galerie. Exactement comme vous l’entendez.

Les éclairages évidemment, les accroches, les couleurs des murs, concevoir des coins et des recoins, des zones un peu plus commerciales pour les goodies, sont autant de libertés que vous pourrez explorer.

J’aime bien l’idée de voir sa galerie photo autant comme une zone commerciale que comme un espace artistique. Notez comme les supermarchés sont toujours à la recherche du meilleur agencement possible pour optimiser les ventes.

Ikea est réputé pour ça avec le parcours obligatoire. Ou encore comme les grandes surfaces qui vont mettre les produits de première consommation vers le fond du magasin pour obliger les clients à passer par les premiers rayons.

Bien sûr, je ne vous dis pas de faire de votre galerie un centre commercial, mais au moins d’en prendre quelques techniques.

Autre chose, on peut aussi aller chercher de l’inspiration du coté des bibliothèques. Aménager des coins dédiés à l’interaction, comme des espaces de lecture où les visiteurs peuvent feuilleter vos livres photo, enrichit, encore, l’expérience client.

Surtout, ça prolonge le temps passé dans la galerie. Et ça, c’est de la statistique : plus une personne passe du temps dans un espace commercial, plus elle est susceptible d’acheter.

Gros avantage de vendre ses photos dans votre galerie : vous agencez l'espace comme bon vous semble.

Économies sur les commissions

Un avantage significatif d’avoir sa propre galerie par rapport à exposer ses œuvres dans une galerie dirigée par un galeriste réside dans l’économie réalisée sur les commissions.

Dans une galerie traditionnelle, il n’est pas rare que les galeristes prennent une commission substantielle sur chaque vente, parfois jusqu’à 50% du prix des images.

En gérant votre propre espace, vous éliminez ces frais de commission, ce qui signifie que la totalité du prix de vente revient directement à vous, le photographe.

Cette autonomie financière non seulement augmente vos revenus par vente, mais vous offre également la liberté de fixer vos propres prix de manière plus flexible, sans avoir par exemple à gonfler les tarifs pour compenser les commissions.

Même si j’entends bien qu’avoir sa propre galerie photo engendre aussi des frais, comme un prêt bancaire ou une location de local. Mais ce sont deux types de dépenses différentes. On ne peut pas comparer des commissions de vente à la location d’un local.

En effet, les frais liés à l’exploitation de sa propre galerie (donc comme un prêt bancaire ou une location de local), sont un investissement dans l’infrastructure de votre business photo.

Ces dépenses sont à voir comme des investissements directs dans la croissance et la pérennité de votre marque personnelle, et non des coûts prélevés sur chaque transaction individuelle.

Contrairement aux commissions de vente, qui diminuent systématiquement vos profits sur chaque œuvre vendue, les frais fixes comme la location offrent la stabilité et la prévisibilité, vous permettant de planifier à long terme et d’élaborer des stratégies de vente sans souci des ponctions variables.

C’est peut-être sujet à débat, mais c’est ainsi que je vois les choses.

Créer un business plan solide

Pour vendre des tirages et impressions photo et en vivre, un business plan solide est la base.

Pour maximiser vos chances de succès en ouvrant votre propre galerie photo une planification financière rigoureuse est indispensable.

Et pour ça, je vous conseille de ne plus penser en photographe d’art, mais en commerçant. Même plus que ça, en commerçant propriétaire d’une petite épicerie locale.

Pour moi, c’est la même logique. Avec les mêmes besoins, les mêmes contraintes, coûts, investissements, et recettes. Ce qui veut dire aussi que, comme pour tout commerce physique à lancer, il faut potentiellement solliciter des banques.

C’est d’ailleurs ce qu’à fait Jeff Graphy en contractant un empreint bancaire.

Voici les 5 étapes à suivre pour réaliser une business plan crédible :

#1 – Évaluer les coûts de démarrage

Tout commence par l’identification précise de vos coûts initiaux. Ça comprends la location voire l’achat de votre espace galerie. Sans oublier les possibles travaux de rénovation et d’aménagement.

Ensuite viennent les achats d’équipements d’exposition comme les cadres et les systèmes d’éclairage, les accessoires de déco pour créer un lieu à votre image. On inclus aussi les frais de marketing pour annoncer votre ouverture.

Bref, imaginez que vous devez garnir comme une épicerie pour la première fois : chaque détail compte.

#2 – Évaluer le flux de visiteurs

Anticiper le trafic de visiteurs dans votre future galerie photo n’est pas une mince affaire. Mais c’est très important.

L’idée est d’aller chercher un maximum d’infos et de données locales pour estimer le nombre de visiteurs potentiels. Ça passe par l’analyse des heures de pointe dans la zone où se trouvera votre galerie, des périodes de l’année où le tourisme est à son apogée.

Vous pourrez tout simplement questionner les commerçants du coin pour avoir quelques chiffres. Ou encore la méthode ultime qui est de prendre un compteur manuel ! Postez vous dans un lieu stratégique et appuyez sur le compteur à chaque passage. Très précis mais très chronophage !

#3 – Définir votre offre unique

Qu’est-ce qui rend votre galerie différente ? Il y a évidement le type de photographies que vous proposez, mais ça passe aussi par des événements que vous organisez, par l’ambiance intérieure, ou peut-être même aller chercher une expérience de visite immersive !

Cette proposition de valeur unique sera au cœur de votre business plan, tout comme une épicerie locale pourrait se distinguer par des produits bio ou locaux par exemple.

#4 – Planifier vos flux de revenus

Outre la vente de tirages, envisagez d’autres sources de revenus. Et c’est aussi un grand avantage d’avoir son propre local !

Vous pourriez organiser des des workshops, de la location d’espace pour d’autres artistes, ou encore la vente de produits dérivés.

À l’instar d’une épicerie genre Biocoop qui vend à la fois des produits alimentaires et des articles ménagers, et organise des temps de débats, diversifiez votre offre … sans vous éloigner trop de votre offre unique et toujours dans l’esprit de vos images.

#5 – Prévoir un plan de trésorerie

Une gestion financière saine est cruciale. Dès le début ! Établissez des prévisions de ventes et de dépenses pour les premiers mois, voire la première année.

Soyez réaliste dans vos estimations et préparez-vous à des périodes potentiellement difficiles, comme vous le feriez pour tout commerce de proximité.

Offrez une variété de produits dérivés

Il y a une notion très importante dans le commerce qui est souvent oubliée par les photographes pro, c’est celle de panier moyen. Cet indicateur (parmi d’autres) est l’un des plus importants. Pour augmenter son chiffre d’affaires, une des clés est d’augmenter ce fameux panier moyen.

Pour y arriver, tout passe par proposer des produits dérivés du produit initial vendu. Celui-ci étant vos tirages photo.

Voici quelques exemples que vous pourrez vendre, et, encore une fois, bien plus facilement dans un lieux physique à votre image plutôt que dans une galerie tiers ou sur votre site web.

Pour vos images, les produits dérivés sont aussi d'excellent débouchés.
Il ne reste plus qu’à poser votre photo sur ce mug !

#1 – des cours photo

Certes, construire et animer un cours photo prend du temps et demande un investissement en temps. Ça ne s’improvise pas, d’autant que les gens intéressés par la photo se forment de mieux en mieux sur internet.

Pourtant, je suis persuadé que votre expertise pointue pourra intéresser assez de personnes pour remplir un cours.

Prenons le cas de Jeff Graphy et sa technique de prise de vue de paysages nocturnes. Les compétences qu’il possède sont rares, donc des cours sur ce thème ont une grande valeur.

Vous n’êtes pas à l’aise à l’oral ? Les premiers cours seront un peu dur à animés, mais ensuite ça ira mieux. Et avec une bonne préparation, on se sent vite plus à l’aise.

Dernière chose. Dites-vous que toutes les personnes qui viendront pour vos cours photos seront autant de clients possibles pour vos tirages. En clair, vous vendez 90 € 3 heures de cours photos dans votre local, et les gens repartent à la fin du cours avec un petit tirage à 50 €. 👍

#2 – de la location d’espace pour d’autres artistes

Supposons qu’un couple d’artistes cherche un lieu inspirant pour une exposition éphémère. Votre galerie peut-être leur futur lieu d’expo. Surtout si l’ambiance, certes liée à votre univers, correspond plutôt à leurs styles.

Vous leur louez pour 1 mois par exemple, ça vous rapporte de l’argent. Cerise sur le gâteau, leur propre réseau pourra découvrir votre galerie photo et alimenter positivement le bouche à oreille autour de vos images.

#3 – d’autres produits photo

Là, on peut se faire plaisir.

On a les classiques calendriers et cartes postales, mais, à nouveau, comme vous êtes chez vous dans votre galerie photo, d’autres choses sont à explorer. Tentez les agendas avec vos photos, ou des beaux blocs-notes. Autant de produits qui seront aussi plus faciles à vendre en ligne.

Les fameux mugs sont possibles tout comme les magnets à placarder sur la porte du frigo, des sous-verres, tapis de souris. Pourquoi ne pas proposer des housses de coussin imprimées avec vos clichés les plus emblématiques, ou même des tote bags personnalisés qui emmènent vos photos dans les rues (ou les salles de sport, tout dépend)

Au delà du coté ludique et presque futile, c’est aussi un moyen de diffuser votre marque un peu partout ! Ces objets ont la capacité à devenir des petits ambassadeurs.

En fait, la limite se situe dans votre capacité à vous sentir à l’aise avec ces produits. Autrement dit, si le simple fait d’imaginer vos photos imprimées sur des mugs vous donne des boutons, ne le faites pas. Dans le cas contraire, lâchez-vous.

#4 – des produits d’affiliation

On peut très bien imaginer une collaboration plus décalée avec un producteur local de miel (ou de confiture, c’est bien aussi). Le concept de ce partenariat pourrait être celui-ci : les étiquettes d’une série spéciale sont faites avec une de vos photos et les pots sont vendus dans votre galerie.

Chaque vente vous rapportant une commission. Un autre moyen possible serait de proposer un bundle incluant un tirage photo et un pot de miel (ou de confiture 😊) à un prix avantageux.

Cette synergie entre les produits offre une valeur ajoutée unique à l’achat initial du client, incitant non seulement à un panier moyen plus élevé mais aussi à une expérience d’achat enrichie.

Marketing et promotion

Dans votre propre galerie photo vous êtes libre d'organiser tous les événements que vous souhaitez.
Une bonne soirée de lancement est parfait pour faire connaitre sa galerie photo (et vendre ses premiers tirages photo par la même occasion)

Votre propre galerie photo, c’est comme votre site internet. Si vous ne le faites pas vivre, personne ne vous rendra visite. Pour réussir à avoir un flux de visiteurs réguliers et suffisant dans votre galerie, organisez des évènements.

Comme pour les produits dérivés, vous avez l’embarras du choix.

Classiquement, on a les vernissages pour chacune de vos nouvelles expositions, des ateliers photo, des rencontres avec des artistes invités, des séances de signatures pour des livres photo, et même des soirées thématiques autour de la photographie.

Pensez également aux collaborations avec des écoles d’art, des lycées même, pour attirer les étudiants, certes pas fortunés, mais bénéfique pour le bouche à oreille.

Je me souviens il y a quelques années être allé à une petite soirée bien sympathique de magie dans un galerie d’art. Après le spectacle et le petit verre, on a tous acheté quelques cartes postales. Je n’ai pas acheté de tableau de l’artiste, ce n’était pas mon goût, mais d’autres l’ont fait.

Pourquoi ne pas tenter d’organiser des concours photographiques pour générer de l’intérêt et de la publicité autour de votre galerie photo ?

Utilisez les réseaux sociaux pour teaser vos événements et montrez les coulisses de votre galerie. Des Reels et Stories en vidéo sur Instagram sont des formats parfaits.

N’oubliez pas non plus le marketing local. Et c’est d’ailleurs tout l’intérêt d’avoir sa propre galerie. Un partenariat de qualité avec des cafés, librairies ou boutiques voisines peut vous aider à atteindre un public plus large. Par exemple, offrez un tirage photo en édition limitée à une boutique voisine pour décorer leur espace, en échange d’une visibilité dans leur magasin.

Bref, vous ne ferez jamais trop d’évènements pour attirer du monde et vendre des photos.

Lancez-vous même si vous n’êtes pas entièrement prêt

Ça c’est un conseil valable pour n’importe offre ou produit photo que vous voudriez lancer. Même si c’est particulièrement adapté pour la vente de tirages photos.

Essayez de ne pas tomber dans le piège du  » je me lancerai quand je serai prêt.e  » … parce qu’en réalité vous ne saurez jamais quand vous le serez.

N’attendez donc pas que tout soit parfait. C’est impossible.

Prenez Jeff Graphy. Pour avoir eu la chance de discuter longuement avec lui, je peux vous dire qu’il a sauté le pas avant de se sentir complètement prêt. Et regardez où ça l’a mené : à la création de sa propre galerie photo dans laquelle il vend depuis 2022 ses tirages photos.

La perfection est l’ennemie de l’entrepreneur ! Avec le temps, vous ajusterez, apprendrez de vos erreurs, et finalement, vous trouverez votre rythme. Rien ne vaut la confrontation au marché pour s’améliorer. Les retours de vos premiers clients seront vos meilleurs guides.

Rappelez-vous :

chaque grand photographe a commencé quelque part, souvent loin de la perfection. Ce qui compte, c’est de commencer, d’expérimenter et d’évoluer en continu.

Vendre ses tirages : exemple concret

L’exemple qui suit est fictif, mais parfaitement crédible et devrait vous donner une sorte d’étalon.

Donc pour illustrer concrètement les frais et rentrées associés à la gestion d’une galerie photo comme celle de Jeff Graphy, voici quelques chiffres.

Attentez, gardez à l’esprit que ces chiffres peuvent considérablement varier en fonction du lieu, de la stratégie commerciale du photographe, de son rapport à l’argent (le fameux !), et d’autres paramètres.

Il n’y a donc pas de vérité absolue, mais ces exemples offrent un aperçu des possibles scénarios financiers qu’on peut rencontrer quand on souhaite créer sa galerie pour vendre ses tirages photo.

Exemples de frais

1-Coût mensuel de la galerie :

  • Grande ville type Paris, Lyon, Marseille : le loyer d’une petite galerie dans une grande ville peut varier de 2 000 à 5 000 € par mois.
  • Zone moins centrale : dans une plus petite ville de province, ce loyer peut descendre de 800 à 1 500 € par mois.
  • Zone plus excentrée : le loyer peut être dans les 500 €

Mais vous comprenez bien que dans une même ville les prix peuvent aller du simple au double selon la « valeur » de la rue. De même, un petit village peut avoir des loyers élevés s’il est très touristique. Tout ça est donc vraiment à voir au cas par cas.

2-Charges mensuelles (taxes, copropriété) :

Ces frais aussi vont varier selon la situation géographique. Ça peut aller de 300 à 700 € par mois, selon donc l’emplacement et également les services inclus.

3-Chauffage et électricité :

Selon la saison, et la taille de la galerie, et, à nouveau, sa situation géographique, les coûts peuvent aller de 100 à 400 € par mois.

4-Frais divers (assurance, etc.) :

L’ensemble de ces frais peut facilement représenter de 200 à 500 € par mois

Exemples de rentrées financières

Prix moyen d’un tirage :

Un peu comme les frais, ici, de nombreux paramètres vont entrer en jeu pour estimer le prix de vente de vos tirages photo. Le coût de fabrication, le stockage, le pouvoir d’achat des visiteurs, votre marge appliquée, votre rapport à l’argent, la valeur que vous vous accordez, …

Donc c’est vraiment impossible de donner un ordre de prix dans l’absolu. Malgré tout, voici quelques pistes :

Séries limitées : un tirage peut être vendu entre 300 et 800 €, voire plus pour des tirages de grande taille ou pour lesquels vous estimez que la valeur est grande au regard du risque et du temps pris pour réaliser la photo.

En réalité, même si j’ai écris 800 € comme fourchette haute, il n’y a pas tellement de limite.

Grandes séries : les tirages peuvent être proposés à partir de 50 € pour des œuvres plus accessibles et en plus grande quantité et en petit format, et peuvent monter jusqu’à 250 € – 300 €.

Nombre de visiteurs :

Une galerie bien située peut attirer en moyenne 10 à 50 visiteurs par jour, avec des pics lors d’événements spéciaux ou de vernissages que vous organiserez.

Profil socio-économique des visiteurs :

Là aussi, difficile d’avoir des certitudes même si un emplacement géographique peut donner des indications.

Certains visiteurs peuvent simplement venir pour l’expérience culturelle sans intention d’achat, tandis que d’autres peuvent être des collectionneurs prêts à investir plusieurs milliers d’euros dans une œuvre.

Un bilan

Conclure sur le bilan net potentiel d’une galerie photo en tant gérant, comme celle de Jeff Graphy, nécessite de considérer à la fois les frais opérationnels et les rentrées financières, tout en gardant à l’esprit l’énorme variabilité selon l’emplacement, la réputation notamment.

Si je prends les fourchettes moyennes basses dans une petite ville de province (en additionnant les coûts de loyer, charges, énergie, et frais divers pour une galerie photo), et des revenus variant largement en fonction du nombre de tirages vendus, du prix de vente, et du profil des visiteurs — le bilan net mensuel peut varier considérablement.

Admettons qu’un photographe vende en moyenne 10 tirages par mois à un prix moyen de 250 € (ce qui est déjà très bien !!!), cela représente des rentrées de 2 500 €.

Cette estimation ne tient pas compte des ventes potentiellement plus élevées lors d’événements spéciaux ou de la vente d’œuvres plus coûteuses.

Si les coûts opérationnels se situent dans la fourchette basse de 800 €, cela laisse un bilan net positif avant impôts. Mais il ne faut surtout pas oublier que les tirages photo, il a fallu les fabriquer ! Ne pas oublier non plus les impôts, le salaire à se verser, les investissements, le matos à acquérir, la com’, …

Bref, c’est carrément possible d’être rentable en vendant ses tirages photo dans sa propre galerie, mais ça demande une étude préalable sérieuse.

Conclusion

En résumé, vendre vos photos dans votre propre galerie, c’est un évidemment un sacré défi. Il faut du courage, de la pugnacité, un brin d’insouciance, aussi.

Vous pensez que ce n’est pas possible ? Jeff Graphy nous a montré que ça l’est. Il s’est lancé sans être totalement prêt et en apprenant sur le tas. Dans une niche photo bien précise. Avec succès.

Dites en commentaire si vous aimeriez vendre vos tirages photos vous fait envie !